Edito fevrier

C’est fait !

Alors que tous les acteurs de santé s’accordent sur la nécessité de ralentir les effets du vieillissement, une équipe de l’Ecole de médecine de Harvard (Houston, USA), a pour la première fois rajeunit un être vivant.

L’enthousiasme de Mariela Jaskelioff qui a conduit l’expérience avec Ronald DePinho est à la hauteur de l’exploit :

« C’est bien, (dit-elle) la première fois que l’on parvient à inverser le phénomène du vieillissement ».

Pour ce faire, les chercheurs ont bloqué la télomérase d’une souris en la séquestrant loin du noyau et des chromosomes, l’animal a très vite développé un vieillissement accéléré touchant l’ensemble des organes.

Dans un second temps, ils ont ‘rallumé’ l’activité de cette télomérase par injection de tamoxifène.

Résultat : alors qu’ils espéraient au mieux un ralentissement voire un arrêt du  vieillissement, ils ont vu avec étonnement l’animal rajeunir…et une inversion spectaculaire du processus en quatre semaines seulement !

Si l’ensemble des organes a été touché par cette cure de Jouvence, le plus étonnant fut l’amélioration au niveau cérébral, qui ouvre des perspectives dans les maladies neuro dégénératives…

Restent deux interrogations.

La première est méthodologique, l’expérience a concerné des animaux soumis à un vieillissement ‘artificiel’.

La seconde concerne la télomérase dont on sait que l’augmentation de l’activité est associée à de nombreux cancers…

De quoi nous rappeler une fois de plus, le choix éminemment critique que doit faire la Vie entre prolifération et mort cellulaire.

Quoiqu’il en soit, l’occasion de focaliser la bibliographie du mois sur  ‘télomères, stress oxydant et vieillissement’.

Edito mars

Pr. Jean François Narbonne, Professeur de Toxicologie à l’Université de Bordeaux, expert à l’ANSES. Auteur du livre « sang pour sang Toxique », éditions Thierry Souccar, 2010.

Exposition de la population française aux polluants de l’environnement.

Pr. Jean François Narbonne, Professeur de Toxicologie à l’Université de Bordeaux, expert à l’ANSES. Auteur du livre « sang pour sang Toxique », éditions Thierry Souccar, 2010.

Exposition de la population française aux polluants de l’environnement.

 

 

Pour la première fois en France, les concentrations biologiques de plusieurs polluants de l’environnement ont été mesurées sur un échantillon représentatif de la population, les premiers résultats viennent d’être publiés par l’InVS.

 

La biosurveillance consiste à évaluer une substance chimique, les produits qui en découlent une fois qu’elle a été décomposée, ou les produits pouvant résulter des interactions dans le corps. En règle générale, l’évaluation s’effectue par le biais de prélèvements dans le sang et l’urine et parfois dans d’autres tissus tels que les cheveux, la salive et le lait maternel. Elle constitue un outil indicateur performant pour évaluer les niveaux d’exposition aux substances chimiques via l’air, le sol, l’eau, les aliments ou les produits commerciaux. Elle a aussi comme atout majeur de mieux approcher l’estimation de la dose interne, c’est-à-dire de la quantité susceptible d’avoir un effet toxique sur nos tissus et cellules en fonction des processus de distribution et d’élimination, bref de toxicocinétique. La biosurveillance minimise les incertitudes liées à l’estimation de la dose interne à partir des seuls paramètres d’exposition externes. Toute fois il ne faut pas cacher la complexité de mise en œuvre de ces méthodes (en particulier dans un cadre de recherches) liée par exemple aux problèmes éthiques, statistiques (taille des cohortes) , techniques (prélèvements, dosages) sans parler des problèmes de communication avec en premier lieu les participants à l’étude (révélation de leurs niveaux de contamination). Enfin la biosurveillance fournit des informations aux acteurs de santé publique, médecins et scientifiques pour les aider à identifier l’existence d’une exposition à certains polluants de l’environnement, faciliter l’identification de leurs sources et prévenir les maladies ou symptômes pouvant provenir d’une telle exposition en utilisant comme références des valeurs critiques d’imprégnation ou valeurs limites biologiques (VLB), valeurs a partir desquelles des effets santé ont été constatés chez l’homme dans les études épidémiologiques. Pour l’évaluation des risques pour la santé liés aux expositions aux substances chimiques, cette démarche est donc très complémentaire de l’approche classique utilisant une valeur toxicologique de référence (VTR) comme la Dose Journalière Admissible (DJA) ou Benchmark dose (BMD).

Des études de biosurveillance ou de biomonitoring cherchant à évaluer l’exposition de la population aux polluants de l’environnement, ont été réalisées depuis quelques années dans différents pays comme l’Allemagne (GerES depuis 1988) les USA (NHANE depuis 1999) ou le Canada (ECMS depuis 2007), en dosant directement le polluant ou ses métabolites dans l’organisme humain. Les substances ainsi dosées sont appelées “biomarqueurs”. En France après une première étude sur les niveaux d’imprégnation de la population Française en Dioxines et PCBs publiée en 2006 et portant sur un millier d’individus, l’InVS a étendu cette stratégie de biosurveillance a un échantillon représentatif de la population Française et a un nombre accru de polluants choisis sur la base des données scientifiques et compte tenu de l’exposition possible en France. L’étude intitulée Étude nationale nutrition santé (ENNS) porte précisément sur l’exposition de la population française à divers polluants de l’environnement estimée par la mesure de 42 biomarqueurs d’exposition. Ils correspondent à des contaminants chimiques de l’alimentation et de l’environnement retenus en fonction de leur intérêt en santé publique : 11 métaux, 6 PCB et trois familles chimiques de pesticides (organochlorés, organophosphorés et pyréthrinoïdes). Ces substances chimiques ou leurs métabolites ont été dosés dans des prélèvements de sang, d’urine, ou de cheveux recueillis auprès d’un échantillon représentatif d’environ 3 100 personnes adultes âgées de 18 à 74 ans et 1 700 enfants âgés de 3 à 17 ans en France métropolitaine pendant la période 2006-2007.

 

Les résultats indiquent que la population française présente des niveaux d’exposition aux métaux lourds et aux pesticides organochlorés globalement bas et conformes aux niveaux observés à l’étranger. Concernant les polychlorobiphényles (PCB) et d’autres pesticides (paradichlorobenzène et pyréthrinoïdes), les niveaux français sont notablement plus élevés que ceux observés aux États-Unis et en Allemagne.

Pour ce qui concerne l’étude des risques, on peut comparer quelques résultats issus de l’approche biomonitoring et de l’approche classique exposition/VTR, telle que publiée récemment par l’ANSES (étude EAT2). La comparaison portant sur les pourcentages de d’individus dépassant la valeur de référence (VLB ou VTR) pour la population générale ou certaines catégories (enfants, adultes, femmes en âge de procréer <45 ans) est résumée dans le tableau 1.

Tableau 1 : Pourcentage de dépassement des valeurs sanitaires pour la population générale, les adultes, les enfants (3-17 ans), ou les femmes de moins de 45 ans en âge de procréer, suivant une approche soit biomarqueur d’exposition/VLB soit calcul exposition alimentaire/VTR.

Polluant Dépassement (VLB) Dépassement (VTR)
Pb Adultes : 1,7% (plombémie, 100µg/l) Adultes : 0% (0,63 µg/kg/j)     Enfants : 5% (0,5 µg/kg/j)
Cd Adultes : 1,5% (2,5 µg/g créat. Urinaire) Adultes : 0,6% (0,35 µg/kg/j) Enfants : 15% (0,35 µg/kg/j)
Hg Adultes : 19% (1 µg/g cheveux)       Enfants : 9,2% (idem)                       Femmes <45 : 3,9% (idem) Adultes : 0,84% (0,23 µg/kg/j MeHg)                       Enfants : 1,1% (idem)                Femmes <45 : 0,72% (idem)
Sb Adultes : 5% (2,5 µg/g créat. Urinaire) Population : 0% (6 µg/kg/j)
PCBi Adultes : 0,4% (1,8 µg/g lipide sang) Femmes <45 : 3,6% (0,7 ng/g lipide sang) Adultes : 15% (10 ng/kg/j)            Conso. Poissons : 72% (idem)

 

Pour les biomarqueurs qui peuvent être interprétés en termes de risques potentiels pour la santé en fonction des niveaux d’imprégnation (existence de VLB), on observe des dépassements des seuils dans une proportion plus (Hg, Sb, PCB) ou moins (Pb, Cd) importante de la population. L’évaluation des risques classique (exposition alimentaire/VTR) donne des résultats supérieurs (PCB, Cd) ou inférieurs (MeHg, Sb) aux résultats issus de l’approche biomarqueur. Les résultats obtenus par les deux approches sont relativement cohérents compte tenu des différences d’approches (marqueurs d’exposition totale / calcul d’exposition alimentaire, approche épidémiologique des VLB / approche expérimentale des VTRs). Dans l’ensemble les risques sont en général faibles pour l’ensemble de la population mais certaines catégories comme les enfants peuvent présenter des risques non négligeables (Hg, PCB). Ceci indique que les efforts de réduction de l’exposition à ces polluants doivent être poursuivis. Enfin il est étonnant que cette avancée remarquable dans l’évaluation des risques en santé environnement par les instances sanitaires officielles n’ait pas été reprise par les médias. Ils sont trop empressés pour mettre en avant les informations manipulées par les ONGs ayant table ouverte chez les faiseurs d’opinion, depuis la mise en scène du « Grenelle de l’Environnement ».

Edito avril mai

Quelques 22 ans après la découverte de la superoxyde dismutase (SOD) par les Américains Mc Cord et Fridovich, où en sommes–nous avec le stress oxydant et les antioxydants ?

 Face aux liens évoqués entre une surproduction de dérivés toxiques de l’oxygène dans l’organisme et l’apparition de certaines pathologies, certains affirment que rien n’est prouvé dans ce domaine alors que plusieurs dizaines de publications sont tout de même consacrées chaque année sur ce sujet plus que brûlant. Par contre, d’autres s’enthousiasment – souvent avec excès -sur les vertus bienfaitrices des antioxydants. L’industrie des compléments alimentaires n’est certainement pas étrangère à ce dernier message. Il en va de même pour l’industrie agro – alimentaire qui propose depuis peu aux consommateurs une multitude de produits ou d’extraits naturels naturellement riches ou enrichis en antioxydants supposés améliorer notre santé. Sur base des éléments scientifiques actuellement disponibles, les responsables de  l’European Food Safety Authority (EFSA) ne cautionnent toutefois pas le fait que le mot « antioxydant » en tant que tel puisse être utilisé comme une allégation de santé ou nutritionnelle. Ceci étant dit, des antioxydants comme les polyphénols qui sont abondamment présents dans les fruits et légumes, se doivent de mériter toute notre attention. En effet, ce sont d’excellents régulateurs de la pression sanguine artérielle via des mécanismes impliquant une régulation fine de la concentration en radicaux libres. Il n’en reste pas moins qu’il faudra mettre en place des études cliniques poussées afin qu’un complément ou un extrait riche en polyphénols puisse bénéficier d’une telle allégation de santé. Dans l’état actuel des choses, les scientifiques sont bien d’accord sur le fait que plus le statut sanguin en antioxydants d’un individu est bas, plus celui–ci présente un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires ou des cancers. Dans l’Etude Liégeoise sur les Antioxydants (projet ELAN)  que nous avons menée sur 897 personnes en bonne santé apparente et âgées entre 40 et 60 ans, nous avons montré combien de mauvaises habitudes de vie (tabagisme, pas de pratique sportive, surpoids) ou alimentaires (faible consommation en fruits et légumes) ont un impact négatif sur la concentration sanguine en vitamine C et en beta–carotène. Avant de décider d’une complémentation éventuelle en antioxydants, le médecin devrait à notre sens s’appuyer d’abord sur des bilans de stress oxydant corrects et  ensuite de corriger les éventuels déficits de tel ou tel antioxydant en préconisant un mode de vie et d’alimentation plus adéquat à son patient. N’oublions pas enfin que tout antioxydant pris en excès peut devenir un agent prooxydant et avoir donc des effets inverses que ceux attendus.

Dr Joel PINCEMAIL

CHU Liège

Edito septembre 2011

Pour le Collège, septembre est aussi le temps de la rentrée…

Une rentrée riche d’actus….

Avant tout, les journées des 24 et 25 novembre auxquelles vous êtes chaleureusement conviés…réagissez vite que vous veniez ou pas…

Vous trouverez le programme, le coupon d’inscription et le plan sur le site.

Par ailleurs, le Pr Josianne Cillard nous fait l’honneur de nous transmettre le compte rendu du 4ème Symposium International de la Société Française de Recherche sur les Radicaux libres qui s’est tenu les 15 et 17 juin derniers à Paris, cette ‘première’ scelle le début d’un partenariat entre le Collège et la SFRR, partenariat dont nous sommes trés heureux.

Je vous invite vivement à lire ce document trés interessant…

Enfin, vous trouverez aussi le texte explicitant la philosophie des groupes de travail.

A ce propos, le groupe ‘fertilité et stress oxydant’ piloté par Yves MENEZO, a soumis sa première publication qui vient d’être acceptée par la revue: ‘Journal of Assisted Reproduction and Genetics’ ,

la première publication scientifique sous l’égide du Collège!

Ces 2 événements (le colloque de novembre et cette publication) concrétisent, à peine un an après sa création, les objectifs et par là, la légitimité même de l’Oxidative Stress College.

Bonne rentrée à tous

m brack

Le College récompense un chercheur

Partenaire de la 5 ième édition du Symposium de la Société Française de Recherche sur les Radicaux libres (The 5th International Symposium on Nutrition, Oxygen Biology and Medicine), le College a remis son prix (500 euros) à Eleonora Cremonini poster occ 2013 epicatechin, chercheur à l’Université de FERRARA (Italie), pour ses travaux sur l’implication du stress oxydatif dans le syndrome métabolique poster occ 2013 epicatechin et l’ostéoporose poster occ osteoporosis.

Actualités janvier 2013

les actualités de ce début d’année sont aussi scientifiques qu’administratives…
-pour la science, l’étude réalisée avec l’INRA, l’ANSES et CCPA sur un modèle procin H1N1 est publiée dans ‘Veterinary Microbiology’. et nous amènent à penser légitimement qu’en cas d’épidémie grippale, il sera préférable d’avoir un bilan de stress oxydatif normal que très perturbé! (voire rubrique ‘biblio’)
je vous invite à ce propos à visionner la présentation qu’en a faite Gaelle Simon le 24 novembre 2011 lors de nos premières journées scientifiques. (rubrique ‘videos’ , ‘colloque du 25/11/2011).
pour l’administratif, le Laboratoire Henri 4 vous informe qu’il reçoit les patients pour bilans de stress oxydatif à une nouvelle adresse:
Laboratoire MADELEINE
10 rue vigon
75009 PARIS
Tèl. : 01 47 42 96 18
enfin, le Collège vous invite à régler votre cotisation pour 2013. (voir rubrique ‘formulaire d’inscription’)
profitez en pour nous actualiser votre adresse mail +++
merci
trés confraternellement
Drs Michèle Pierobon et Michel Brack